Les maladies des yeux les plus fréquentes

Sécheresse oculaire

Les informations suivantes sont également disponibles sous forme de fichier PDF à télécharger.

Contexte et symptômes

La sécheresse oculaire est l’une des affections ophtalmologiques les plus fréquentes. Il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique de la surface oculaire, qui peut être très fluctuante. Elle touche fréquemment les personnes âgées. La transition d’un phénomène normal lié au vieillissement vers un trouble gênant puis vers une maladie au sens strict est imperceptible.

Le problème de fond est un trouble de l’humidification de la surface de l’œil, dont la cause est malheureusement souvent indéterminée. La sécheresse oculaire survient en cas d’altération de la qualité et de la quantité du film lacrymal. Le film lacrymal normal est constitué de plusieurs couches: la couche muqueuse interne (produite par les cellules de la surface oculaire), la couche aqueuse intermédiaire (produite par les glandes lacrymales) et la couche lipidique externe (produite par les glandes sébacées des paupières), qui est destinée à empêcher l’évaporation des larmes. Le film lacrymal forme une surface d’aspect lisse, approvisionne la surface de l’œil en nutriments et évacue les produits métaboliques.

Le symptôme le plus caractéristique de la sécheresse oculaire est la sensation de sable ou de corps étranger. Des symptômes supplémentaires sont possibles, notamment sensation de brûlure, démangeaisons, troubles visuels ou difficultés à lire (le plus souvent transitoires), larmoiement, yeux rouges et éblouissement. Les symptômes augmentent souvent au fil de la journée, durant la période de chauffage, en cas de vent et en cas de travail sur écran prolongé. Toutefois, d’autres maladies oculaires peuvent également se manifester de façon similaire. Ainsi, il n’est pas possible de poser le diagnostic de sécheresse oculaire sur la seule base des symptômes.

Causes

Les causes de la sécheresse oculaire sont multiples. Toutes les formes ont en commun une perturbation du film lacrymal, qui résulte d’une production réduite de larmes et/ou (plus souvent) d’une évaporation accrue. Les femmes sont légèrement plus souvent touchées que les hommes, avant tout après la ménopause.

Les perturbations de la couche lipidique sont la cause la plus fréquente d’évaporation du liquide lacrymal. Des études ont montré qu’env. 75% des personnes touchées souffrent d’une perturbation de la couche lipidique, env. 10% d’une perturbation de la couche aqueuse et env. 40% de perturbations combinées. Des perturbations de la couche lipidique surviennent en cas d’affection des glandes sébacées situées au niveau du bord de la paupière ou lorsque l’huile est trop fortement décomposée par une inflammation bactérienne au niveau du bord de la paupière. Lorsque la quantité d’huile produite pour le film lacrymal n’est plus suffisante, il peut se produire une évaporation plus rapide du film lacrymal dans certaines conditions environnementales, par ex. en cas de faible humidité atmosphérique et de fort courant d’air. C’est le plus souvent le cas lorsqu’une personne ne présente aucun symptôme quand elle est chez elle, mais qu’elle est en proie à des larmoiements dehors, par temps venteux et froid.

Avec l’âge, il est fréquent que la production de larmes diminue et que la couche aqueuse du film lacrymal soit ainsi perturbée. Les altérations inflammatoires des glandes lacrymales sont plus fréquentes chez les personnes âgées que chez les individus plus jeunes. Des maladies auto-immunes, comme par ex. certaines formes de maladies rhumatismales, peuvent également affecter les glandes lacrymales voire directement la conjonctive.

Des lésions des nerfs cornéens, provoquées par des blessures, des opérations, le rayonnement UV, des troubles métaboliques (par ex. diabète sucré ou maladies thyroïdiennes), le port de lentilles de contact durant des années ou des maladies neurologiques, peuvent également contribuer à une sécheresse oculaire en raison de la fonction nerveuse diminuée. Il existe des indices suggérant que les personnes souffrant de syndromes douloureux (y compris touchant d’autres parties du corps) ressentent plus souvent des symptômes plus prononcés de sécheresse oculaire par rapport aux autres personnes présentant une sécheresse oculaire équivalente. La raison en est indéterminée, mais elle pourrait être liée à une réactivité augmentée de l’ensemble du système nerveux. Dans ces cas, il peut être difficile de faire la distinction avec la douleur neuropathique tirant son origine dans le système nerveux.

Toutefois, une instabilité du film lacrymal peut aussi être causée par une carence en vitamine A, par une allergie oculaire, par les conservateurs contenus dans les collyres et par divers médicaments. Si vous suspectez un effet indésirable médicamenteux, ne cessez pas simplement de prendre le médicament en question, mais discutez-en avec votre médecin de famille ou votre ophtalmologue.

Diagnostic

Vos symptômes sont déterminants pour aiguiller le diagnostic. Soyez attentif aux facteurs qui soulagent ou aggravent les symptômes. Si vous avez déjà utilisé des collyres, notez leur nom ou ramenez-les au cabinet, même si les gouttes n’ont pas aidé. Si vous prenez des médicaments régulièrement, dressez-en une liste que vous ramènerez au cabinet.

Après un interrogatoire précis, le diagnostic peut être confirmé au cabinet d’ophtalmologie par le biais de divers tests. En fait partie l’examen des paupières et de la conjonctive. Le film lacrymal peut être visualisé au moyen d’un colorant fluorescent (fluorescéine). Il est ainsi possible de voir s’il forme un film lisse et stable ou, au contraire, s’il se rompt rapidement et forme des gouttelettes, ce qui est typique en cas de perturbations de la couche lipidique («temps de rupture du film lacrymal»). Le même colorant montre également si la cornée présente des zones sèches. Par ailleurs, il est possible de mesurer la production de larmes au moyen du test de Schirmer, lors duquel une bandelette de papier filtre est placée dans la paupière inférieure. Dans les cas sévères ou résistants au traitement, des examens supplémentaires dans des centres spécialisés peuvent s’avérer judicieux.

Traitement

Il n’existe pas de lignes directrices standardisées pour le traitement de la sécheresse oculaire. L’approche thérapeutique est déterminée non seulement par les anomalies objectives mais également par la souffrance subjective.

Les formes légères de sécheresse oculaire ne doivent pas nécessairement être traitées. Lorsque l’on décide néanmoins d’instaurer un traitement, celui-ci doit être déterminé individuellement chez chaque patient sur la base de valeurs empiriques et être adapté en fonction de l’évolution. Le traitement requiert dès lors que toutes les personnes impliquées fassent preuve de patience et de persévérance. Parfois, il sera nécessaire de combiner plusieurs mesures pour obtenir une amélioration.

Si vous souffrez de sécheresse oculaire, vous pouvez déjà adopter certains réflexes pour soulager les symptômes. Ainsi, il est essentiel de boire suffisamment et de veiller à avoir une alimentation saine, incluant également des apports suffisants en acides gras oméga 3 (voir ci-dessous). Par ailleurs, il faut veiller à ce que l’air ne devienne pas trop sec dans les espaces clos. A cet effet, il est utile d’aérer, d’utiliser des humidificateurs d’air, de faire sécher le linge à l’intérieur ou d’avoir des plantes d’intérieur. Surveillez si les symptômes s’aggravent lorsque vous portez des lentilles de contact ou du maquillage et évitez de tels facteurs déclencheurs dans la mesure du possible. En cas d’inflammation du bord de la paupière (blépharite), il est recommandé d’adopter une bonne hygiène des paupières (voir Annexe 1). Si vous êtes en proie à des larmoiements lorsque vous êtes dehors, il est judicieux de porter des lunettes de sport ou des lunettes de soleil bien couvrantes. Avant de sortir, il peut éventuellement être utile d’instiller un collyre hydratant dans l’œil pour le protéger, afin que le vent et le froid n’irritent pas la surface oculaire.

Le traitement local fait appel à des «larmes artificielles» sous forme de gouttes, de gels, de pommades ou de sprays. En outre, il est possible d’utiliser des anti-inflammatoires sous forme de gouttes ou de pommades. Il existe des substances avec et sans conservateurs. Les collyres avec conservateurs devraient être utilisés au maximum quatre fois par jour, car les conservateurs peuvent altérer le film lacrymal et la surface oculaire. En cas d’utilisation plus fréquente, les collyres sans conservateurs doivent être privilégiés. Parmi les collyres hydratants disponibles, il existe des préparations de faible viscosité, qui sont plutôt aqueuses, et des préparations de viscosité élevée, qui ont une texture s’apparentant à un gel et agissent plus longtemps mais qui peuvent légèrement troubler la vision juste après l’application. Concernant les gouttes à action anti-inflammatoire, il en existe différents types. Elles sont avant tout utilisées en cas de sécheresse oculaire modérée à sévère et doivent être utilisées avec prudence. Lorsque les gouttes disponibles dans le commerce n’apportent pas un soulagement efficace, l’ultime option consiste à faire préparer un collyre de sérum autologue (à partir du plasma sanguin du patient) dans un centre spécialisé.

Les traitements oraux sous forme de comprimés, de capsules ou à prendre avec l’alimentation contiennent des acides gras oméga 3, qui sont également présents dans l’alimentation. Les acides gras oméga 3 ont une action anti-inflammatoire. Ils sont naturellement présents dans certaines huiles de poisson, algues et huiles végétales. Les huiles de poisson et les algues sont préférentiellement utilisées dans les préparations médicales, car elles renferment des concentrations plus élevées des substances actives acide éicosapentaénoïque (EPA) et acide docosahexaénoïque (DHA) que les huiles végétales. En cas de blépharite prononcée qui ne répond pas aux mesures locales, le traitement fait appel aux tétracyclines anti-inflammatoires à faible dose. Il s’agit cependant d’un traitement au long cours, qui doit être suivi durant plusieurs mois.

En cas de réponse insatisfaisante au traitement conservateur, les canaux lacrymaux peuvent être fermés au moyen de bouchons méatiques. Ces petits bouchons sont insérés dans les points lacrymaux (orifices des canaux lacrymaux) et empêchent le drainage du liquide lacrymal vers le nez. Les complications sont rares. Lorsque le bouchon entraîne un soulagement des symptômes, il est possible de procéder à une fermeture permanente du point lacrymal. A cet effet, il existe de nombreuses techniques chirurgicales.

Les opérations, telles que le rétrécissement de la fente palpébrale dans le but de diminuer la surface oculaire exposée, sont réservées aux cas sévères. De telles interventions sont avant tout envisagées chez les patients ayant des troubles de la fermeture des paupières ou des défauts de la surface oculaire ne guérissant pas. Là encore, il existe différentes techniques chirurgicales. Les opérations des glandes salivaires dans le but de remplacer le liquide lacrymal insuffisant par de la sécrétion salivaire, sont encore plus complexes.

Annexe 1: Hygiène des paupières

Pour finir, voici encore une information essentielle pour les personnes qui souffrent de sécheresse oculaire en raison d’une blépharite. Vous pouvez réaliser régulièrement les gestes suivants:

  1. Chauffez les paupières : Les paupières devraient être chauffées une à deux fois par jour durant 5-10 minutes. Les sachets de thé noir chauds (mais pas brûlants) ou les gants de toilette chauds s’y prêtent parfaitement. La chaleur a pour objectif de fluidifier les sécrétions des glandes sébacées dans les paupières et de favoriser leur écoulement. Le sébum se fluidifie à un peu plus de 40°.
  2. Après avoir chauffé les paupières, massez-les: Exercez une légère pression sur le bord de la paupière en direction du globe oculaire. Lors du massage de la paupière inférieure, regardez vers le haut; lors du massage de la paupière supérieure, regardez vers le bas. Cette légère pression sur le bord de la paupière permet de masser et comprimer les glandes sébacées pour en extraire les sécrétions.
  3. Après le massage, vous pouvez nettoyer le bord de la paupière, soit avec du shampoing pour bébé dilué (une goutte dans un verre d’eau) soit avec des produits nettoyants spécifiques.

Informations complémentaires:

Ce contenu a été élaboré par le groupe de travail Sécheresse oculaire et surface oculaire de la SSO.

Liens pour les patients:

Dégénérescence maculaire

Les informations suivantes sont également disponibles sous forme de fichier PDF à télécharger.

Qu'est-ce que la DMLA?

La dégénérescence maculaire liée à l'âge, souvent appelée «DMLA», est une maladie oculaire qui, à un stade avancé, entraîne une baisse de la vision. Dans les pays où l'espérance de vie est élevée, il s’agit de la cause la plus fréquente de déficiences visuelles sévères. Elle touche avant tout les personnes d'âge avancé. Les fumeurs sont deux à quatre fois plus souvent touchés. Les femmes, les personnes aux yeux clairs et les personnes souffrant d'hypertension présentent également un risque légèrement augmenté.

La macula est le centre de la rétine, l'endroit où la vision est la plus nette. La rétine tapisse l'intérieur du globe oculaire comme un papier peint. Sa fonction correspond à l'élément de prise de vue d'un appareil photo. Lorsque nous regardons directement un objet, il est représenté sur notre macula. Comme le centre de la rétine doit produire une image de haute résolution, il n'y a pas de vaisseaux sanguins devant la macula, contrairement à la rétine périphérique. Le centre de la rétine est donc plus sujet aux troubles circulatoires et à l'usure que d'autres structures de l'œil.

Il existe deux formes de DMLA: la DMLA sèche et la DMLA humide. La forme sèche est plus fréquente et évolue plus lentement. Elle se caractérise par des dépôts de produits métaboliques sous la rétine, et plus tard par une atrophie de la rétine elle-même. La DMLA humide ne touche que 10 à 15% des patients, mais évolue plus rapidement en l'absence de traitement. Dans la forme humide, des vaisseaux aux parois non étanches se forment sous la rétine et fuient ou saignent, déformant et endommageant ainsi la rétine. La forme sèche peut évoluer vers la forme humide et les deux formes peuvent aussi être présentes simultanément dans un même œil. La maladie débute souvent d'un seul côté, mais devient fréquemment bilatérale avec le temps, sachant que les deux yeux peuvent être atteints à des degrés différents.

Symptômes

Au stade précoce, il n'y a souvent pas encore de symptômes. La DMLA sèche entraîne généralement une dégradation lente de la vision, qui se remarque d'abord typiquement lors de la lecture: par exemple, on a besoin de beaucoup plus de lumière qu'auparavant ou d'une loupe, ou encore on remarque des zones floues dans l'image. Dans le cas de la DMLA humide, la vision peut se dégrader très rapidement. Les lignes droites peuvent paraître déformées ou des taches floues ou sombres peuvent apparaître sur l'image. Comme la DMLA ne touche que le centre de la rétine, le champ visuel périphérique est préservé. Cela signifie qu'il est extrêmement rare de devenir complètement aveugle à cause d'une DMLA.

Si votre vision se détériore rapidement ou si vous voyez des ondulations ou des taches, vous devez vous faire examiner par un ophtalmologue dès que possible. L'ophtalmologue peut examiner directement la macula à l'aide d'un microscope d'examen appelé «lampe à fente». Pour faire la distinction entre la forme sèche et la forme humide, des examens complémentaires sont utiles, comme par ex. une tomographie en cohérence optique (OCT, une imagerie en couches de la rétine), une angiographie en cohérence optique ou une angiographie en fluorescence, qui consiste à injecter un produit de contraste pour visualiser précisément les vaisseaux qui fuient.

Traitement

En cas de DMLA humide, le pronostic est mauvais en l'absence de traitement. Dans ces cas, un traitement est judicieux. Le traitement le plus courant consiste en des injections dans l'œil, qui empêchent la formation de nouveaux vaisseaux sanguins qui fuient. Ces injections sont effectuées sous anesthésie locale. Leur effet est limité dans le temps. Au début du traitement, des injections mensuelles sont nécessaires. Par la suite, des injections moins fréquentes suffisent souvent, mais le traitement doit généralement être poursuivi pendant plusieurs années. Les autres traitements ne sont plus utilisés que dans des cas exceptionnels.

Il n'existe pas encore de traitement efficace pour la DMLA sèche. Toutefois, grâce à des recherches intensives, on peut s'attendre à ce que des possibilités de traitement voient le jour dans un avenir proche. En outre, en plus de l'âge et des gènes, il existe plusieurs facteurs de risque de développer la maladie que les patients peuvent eux-mêmes éviter ou améliorer. Les personnes qui ne fument pas ou qui arrêtent de fumer sont beaucoup moins susceptibles de développer une DMLA. L'hypertension, l’hypercholestérolémie et le surpoids sont également des facteurs de risque sur lesquels il est possible d'agir. De même, une alimentation saine aide à prévenir la maladie. Les substances les plus diverses jouent ici un rôle, depuis les légumes et les fruits de toutes les couleurs jusqu'aux acides gras oméga-3 provenant par ex. des poissons et des fruits de mer. Les patients atteints de DMLA souffrant d'un manque d'appétit ou d'intolérances peuvent éventuellement bénéficier de vitamines ou de compléments alimentaires. La question de savoir si cela aide à prévenir la maladie est moins évidente. Quoi qu'il en soit, il est judicieux de discuter de la prise de telles préparations avec votre ophtalmologue ou votre médecin de famille.

Le meilleur traitement ne peut parfois pas empêcher la DMLA d'entraîner une perte de vision. Afin d'éviter la perte de qualité de vie et d'autonomie, les ophtalmologues travaillent en étroite collaboration avec les services locaux de consultation pour personnes aveugles et malvoyantes et les organisations de patients. Si la vue est fortement limitée, des aides optiques, telles que des loupes, des lunettes-loupes, des loupes lumineuses et même des lecteurs d'écran, permettent de maîtriser les tâches visuelles au quotidien. Ceux qui savent utiliser les tablettes et les smartphones apprennent souvent à les utiliser comme des outils. Une canne blanche peut également être utile pour rendre la déficience visuelle visible à l'extérieur. Il existe de nombreux services de consultation pour les malvoyants, où des professionnels spécialisés peuvent prendre le temps de répondre à vos questions. Vous trouverez des adresses sous «Associations et fondations».

Glaucome

Le glaucome est une affection chronique incurable dans laquelle le nerf optique est endommagé. Le glaucome est l’une des premières causes de cécité chez les personnes de plus de 60 ans dans le monde mais aussi en Suisse. De manière générale, le glaucome peut toutefois toucher tout le monde, même les plus jeunes.

Un glaucome reste longtemps asymptomatique. Cette affection oculaire n’est bien souvent constatée que tardivement car la perte de vision centrale ne survient qu’à un stade avancé. La lésion du nerf optique et la perte de vision que cela entraîne sont malheureusement irréversibles. Seul un ophtalmologue est en mesure de procéder à des examens approfondis permettant d’exclure et de confirmer un glaucome ou d’évaluer correctement les facteurs de risque après un examen de dépistage. S’il est dépisté à un stade précoce, un glaucome peut être traité et stabilisé efficacement pendant plusieurs dizaines d’années et ainsi la cécité peut être évitée.

Continuer à lire

Cataracte

Ces informations sont également disponibles sous forme de fichier PDF à télécharger.

Qu’est-ce que la cataracte?

La cataracte est une opacification progressive du cristallin. Il s’agit de la maladie oculaire la plus fréquente à l’échelle mondiale. La cataracte survient généralement chez les personnes âgées de plus de 60 ans, mais elle peut parfois apparaître plus tôt ou être congénitale. La cataracte peut toucher les deux yeux ou un seul et ne disparaît pas d’elle-même. Si elle n’est pas traitée, la cataracte peut conduire à la cécité.

Symptômes

La cataracte entraîne une baisse progressive de la vision. L’opacification du cristallin se développe le plus souvent lentement sur plusieurs années. La vision devient de plus en plus floue et trouble, la perception des contrastes est altérée et une sensibilité accrue à l’éblouissement peut apparaître. Les patients décrivent typiquement qu’ils ont besoin de plus de lumière pour lire et qu’ils trouvent la conduite de nuit fatigante. Non traitée, la cataracte peut aboutir à la cécité. Mais il n’est pas nécessaire d’en arriver là – certains patients ont la chance de n’avoir que de légères limitations visuelles. D’autres, en revanche, voient leur vision diminuer rapidement, jusqu’à la cécité complète. À un stade avancé, la cataracte est déjà perceptible à l’œil nu: la pupille apparaît grise en raison de la forte opacification du cristallin. Comme phénomène secondaire positif, il peut arriver dans certains cas qu’une cataracte débutante provoque une augmentation du pouvoir de réfraction du cristallin, ce qui permet de lire à nouveau sans lunettes. Cette amélioration de la vision sans lunettes ne dure cependant pas longtemps. La douleur, le grattage et le larmoiement ne font pas partie des symptômes de la cataracte.

Causes et facteurs de risque

Dans la grande majorité des cas, la cataracte se développe en fonction de l’âge. Ainsi, l’âge croissant est le plus grand facteur de risque pour le développement d’une opacité du cristallin. Ainsi, environ 20% des personnes âgées de 65 à 74 ans souffrent de cataracte et plus de la moitié des personnes de plus de 75 ans sont déjà touchées. D’autres causes et facteurs de risque possibles peuvent être:

  • une prédisposition héréditaire
  • fumer
  • exposition à des radiations, par exemple aux UV ou aux rayons X
  • maladies systémiques comme le diabète sucré
  • malnutrition
  • inflammation des yeux (uvéite)
  • traumatisme ou chirurgie oculaire antérieure
  • prise prolongée de cortisone

De nombreuses personnes n’ont pas d’autres facteurs de risque que l’âge. Certaines cataractes sont associées à une étiologie génétique ou à un ou plusieurs syndromes ou maladies systémiques. La cataracte est encore aujourd’hui la cause la plus fréquente de cécité, en particulier dans les pays en développement les plus pauvres, où elle peut également toucher plus fréquemment des personnes jeunes. Les experts estiment que sur 36 millions de personnes aveugles dans le monde, plus d’une personne sur trois perd la vue à cause de la cataracte. Dans les pays industrialisés les plus riches, les ophtalmologues peuvent souvent inverser la cécité grâce à une brève opération.

Les différents facteurs qui favorisent le développement de la cataracte peuvent être évités en adoptant un mode de vie adapté:

  • Protection contre les rayons UV: le port de lunettes de soleil de qualité lorsque vous vous exposez au soleil vous protège contre l’exposition chronique aux UV
  • Portez des lunettes de protection si vos yeux peuvent être menacés dans le cadre de votre travail ou de vos loisirs. Celles-ci protègent contre les rayonnements, mais aussi contre les blessures aux yeux.
  • Renoncez à fumer – le mieux est de ne pas commencer à fumer du tout. Sinon, essayez d’arrêter de fumer. Cela aura un effet positif sur votre santé.
  • Avant une grossesse, les femmes doivent se faire vacciner contre la rubéole et la rougeole Vous éviterez ainsi que votre enfant ne naisse avec une cataracte.
  • Si vous devez prendre de la cortisone pendant une longue période – discutez avec votre médecin pour savoir s’il existe des alternatives.


Diagnostic

Pour établir le diagnostic d’une cataracte, l’ophtalmologue commence par déterminer si les symptômes existent et depuis combien de temps, s’il existe des maladies sous- jacentes comme le diabète sucré ou s’il y a des antécédents d’opérations ou de lésion de l’œil. Vient ensuite l’examen par l’ophtalmologue; un test visuel est effectué pour évaluer la vision, puis l’examen clinique à la lampe à fente est effectué. Il est important d’exclure d’autres maladies oculaires. En effet, la cataracte n’est pas toujours la cause de la baisse de la vision.

Types de cristallins

Les cristallins intraoculaires artificiels sont classés en différents types de cristallins. Ils sont en partie à la charge du patient, car l’assurance de base ne rembourse pas tous les cristallins ni toutes les techniques chirurgicales. Le cristallin monofocal n’offre une image nette que dans une plage de distance définie. Ainsi, le patient doit décider avant l’opération s’il préfère voir nettement de loin, à mi-distance ou de près. Les zones de vision floue peuvent être compensées par des verres de lunettes, comme c’était déjà le cas avant l’opération. Si l’on choisit par exemple un cristallin intraoculaire avec lequel la vision de près est nette, des lunettes seront nécessaires pour la vision de loin, c’est-à-dire pour conduire une voiture par exemple. Il n’est pas rare non plus que l’on choisisse ce que l’on appelle la «monovision». Dans ce cas, les deux yeux sont corrigés à des distances différentes. Parmi les cristallins intraoculaires monofocaux, on distingue les cristallins sphériques, qui sont couverts par l’assurance maladie, et les cristallins asphériques. L’avantage du cristallin intraoculaire asphérique réside dans son optique plus grande, qui doit permettre une meilleure qualité d’image, surtout dans des conditions de faible luminosité (pupille large). Un cristallin multifocal permet une vision nette aussi bien de loin que de près, ce qui permet de se passer de lunettes. Certaines zones de vision peuvent toutefois rester floues et, par rapport à un cristallin monofocal, un cristallin multifocal offre un peu moins de contraste. L’éblouissement par la lumière, par exemple lors de la conduite de nuit, est également un peu plus fréquent avec les cristallins multifocaux. Ces derniers temps, la recherche sur les cristallins a été très profuse. Des cristallins capables de corriger également l’astigmatisme (cristallins toriques) ou la vision de loin et la vision intermédiaire (cristallins EDOF) – ou une combinaison de tous ces paramètres – ont été développés. Demandez conseil à votre ophtalmologue et choisissez toujours un implant qui correspond à vos besoins. Il est rare que le cristallin le plus cher soit le meilleur.

Procédure postopératoire

Après l’opération, l’œil est bandé, le pansement reste sur l’œil jusqu’au lendemain et peut alors être retiré. Les contrôles postopératoires ont généralement lieu le premier jour après l’intervention, après une semaine et, enfin, après environ un mois. Au début, des démangeaisons oculaires, de légères douleurs et une sensation de corps étranger sont relativement fréquentes. Une amélioration sensible de la vision devrait se produire dès les premiers jours suivant l’intervention. L’œil fraîchement opéré ne doit pas être pressé ou frotté, et il faut éviter de mettre de l’eau dans l’œil pendant les premiers jours suivant l’intervention. La plupart des activités quotidiennes sont à nouveau possibles après quelques jours, comme d’habitude.

Complications et rétines

Exceptionnellement, même après une opération de la cataracte correctement effectuée, des inflammations, des saignements, des blessures ou des troubles de la cicatrisation peuvent survenir. Ceux-ci peuvent entraîner des troubles de la vision et nécessiter un nouveau traitement. La plupart des complications ne sont pas permanentes. Toutefois, la vision peut se détériorer temporairement ou le temps de guérison peut être plus long. Si la capsule postérieure du cristallin s’opacifie des mois ou des années après l’opération de la cataracte, la vision se détériore à nouveau. C’est ce qu’on appelle une cataracte secondaire. Statistiquement, une cataracte secondaire survient chez environ 10 à 30% des patients dans les cinq ans suivant l’opération. La cataracte secondaire peut être traitée facilement au laser dans le cabinet médical. Les difficultés individuelles de l’opération et les complications peropératoires ne sont pas abordées ici. Ces points doivent être abordés dans le cadre de la consultation préopératoire.

Des conseils sur l'opération de la cataracte et les lentilles artificielles sont disponibles ici.

Troubles visuels chez l’enfant et l’adolescent

Chez l’enfant, la vision peut être altérée pour différentes causes. Les troubles visuels les plus fréquents sont la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme ainsi que le strabisme et l’amblyopie (œil «paresseux»).

Déficiences visuelles

En cas de déficience visuelle, l’image ne se forme pas nettement sur la rétine. La déficience peut toucher les deux yeux de la même manière ou de manière très différente. Si seul un œil est touché, il n’est pas rare que le problème passe inaperçu chez les enfants. En effet, ils ont parfois simplement un peu de mal à effectuer certaines tâches impliquant la vision spatiale, par exemple lors de jeux de construction. Le dépistage précoce et le traitement des déficiences visuelles chez l’enfant est capital afin d’éviter la survenue d’une amblyopie (œil « paresseux ») entraînant une perte de vision irréversible.

Continuer à lire

Prise de position de la Société Suisse d’Ophtalmologie (SSO) concernant la prévention et le traitement de la myopie à l’adolescence

Les yeux: le miroir du corps

Ces informations sont également disponibles sous forme de fichier PDF à télécharger.

Que voyez-vous lorsque vous regardez quelqu’un au fond des yeux?

Naturellement bien plus que nous ophtalmologues, car vous ne faites cela qu’avec vos êtres les plus chers. Dans ces moments-là, vous ne pensez pas, espérons-le, à des signes de maladie.

Toutefois, vous pouvez parfois remarquer une chose: dès la cinquantaine apparaît parfois un anneau blanchâtre autour de la pupille qui est souvent la conséquence d’un taux nettement élevé de lipides sanguins, qui s’accompagne d’un risque d’artériosclérose et ainsi d’accident vasculaire cérébral, infarctus myocardique et autres occlusions vasculaires. Une analyse sanguine devrait donc être réalisée en présence d’un anneau de ce type. A un âge avancé, ce constat est en revanche normal et appelé en français gérontoxon ou arc sénile. 

On observe parfois à l’œil nu que les pupilles des deux yeux ne sont pas de la même taille. Les nerfs qui régulent la taille des pupilles suivent un trajet complexe, non seulement à travers le cerveau, mais aussi dans le cou. Par conséquent, diverses causes peuvent se dissimuler derrière des pupilles de tailles différentes, d’un trouble anodin congénital ou acquis à la naissance à des états potentiellement mortels tels qu’une dilatation des vaisseaux cérébraux (anévrisme) ou une rupture de la carotide (dissec-tion carotidienne) ainsi que, chez les nouveau-nés, une tumeur maligne (neuroblastome). Si une telle différence apparaît pour la première fois, une consultation médicale est impérativement recommandée. En revanche, si votre interlocuteur vous affirme avoir toujours ou depuis longtemps été ainsi, en effet dans un petit pourcentage de cas environ 15%) cela est considéré comme anodin.

Continuer à lire

Brochure pour les patients

Vous trouverez de plus amples informations sous Liens et Associations et Fondations.